Une délégation de la CR31 a été reçue le jeudi 5 janvier par Christophe Thinet, chef du service économie agricole à la DDT31 et le vendredi 13 janvier à Toulouse par Marie Guittard, conseillère en charge de l’agriculture au cabinet du Premier ministre Bernard Cazeneuve. Déterminée à suivre de près les dossiers PAC et les dossiers d’indemnisation des éleveurs, la CR31 a également fait connaître ses positions.

Grippe aviaire : du soutien aux éleveurs !

Nous avons demandé à la DDT une réaction immédiate sur les indemnisations des éleveurs. Marie Guittard a été sollicitée pour que les éleveurs soient indemnisés dans les deux semaines suivant l’abattage de leurs bêtes. L'administration et les pouvoirs publics ne doivent pas jouer ainsi avec la vie des exploitants qui se voient privés de leur outil de travail. Alors que leur revenu est pour certains euthanasié, confiné pour d’autres, les charges et les emprunts à payer n’attendent pas. Eux. Intrants et emprunts représentent des sommes importantes, et les agriculteurs se voient de plus en plus catégorisés comme mauvais payeurs auprès des organismes professionnels qui les entourent. Comment aborder la reprise de l’activité lorsque l'on est marqué à l'encre rouge dans les banques, les coopératives ou chez les fournisseurs ? La CR31 s’est aussi exprimé au sujet des filets de protection des élevages. Ce mode de protection est totalement inefficace contre la faune sauvage. D’autre part, même aidés, les éleveurs ne peuvent plus se permettre de financer de tels investissements. Leur reste aussi en mémoire les subventions du Conseil régional concernant la dernière mise aux normes qui n’ont toujours pas été perçues deux ans après… La faune sauvage a joué un rôle déterminant dans la propagation de la grippe. Dans notre département, beaucoup de pigeons et de tourterelles ont été retrouvés morts. La concentration des bancs d’oiseaux sauvages est aussi un facteur de multiplication du virus. Mais rien n’a été fait pour maîtriser cette population. De plus, le virus de la grippe est très mutagène. De l’oiseau, il peut passer au porc, et du porc à l’homme. La question de la maîtrise de l’IAHP est donc bien une question de santé publique. Nous avons souligné l’importance de prendre la juste mesure du problème et de ne pas tout laisser reposer sur l’abattage de nos élevages comme solution miracle à la crise.

PAC : pourquoi les agriculteurs paieraient-ils les errements du système ?

Au moment de notre rendez-vous, les problèmes relatifs aux SIE de la PAC 2015 n’étaient toujours pas réglés. Des pénalités allant de 500 € à 4 000 € sont en jeu. Marie Guittard n’était pas informée sur le sujet, ni sur son ampleur. Nous avons réclamé auprès de nos deux interlocuteurs la mise en place rapide de la phase contradictoire permettant aux agriculteurs de défendre leur dossier. Ce nouveau retard de paiement est insoutenable ! Concernant la PAC 2016, il est scandaleux que pour des dossiers ayant été enregistrés au 15 mai, les critères retenus aient été connus du ministère le 24 août suivant. Nous avons donc demandé une dérogation permettant l’instruction des dossiers PAC 2016 selon les critères de la PAC 2015, qui étaient, au moment de l’instruction, les seuls critères connus du ministère et des agriculteurs. Force a été de constater que nous sommes en 2017, mais que : - seulement 50 % des aides bio 2015 ont été versées ; - l’ATR pour les aides de 2016 sera versé au début du mois de mars 2017. Nous avons souligné ce que nous ressentons comme un manque de considération de l’administration et de l’État envers les agriculteurs. Alors que nous nous devons d’être en conformité avec la législation sous peine d’amendes ou encore de peines de prison avec sursis, cette même rigueur ne semble pas s’appliquer à eux. Marie Guittard nous a appris que 50 millions d'euros avaient été débloqués par le ministre de l'Agriculture pour le bio. En dernier lieu, nous avons profité du rendez-vous avec Marie Guittard pour aborder la question des réserves d’eau. En Haute-Garonne, nous subissons de plus en plus de sécheresse. Nous avons donc mis en avant la nécessité pour les exploitations de faire des réserves d'eau pour le maintien du rendement et de la qualité de leur production.

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