Dans l’Aude, le beau temps et l’absence de pluie font le bonheur des touristes et des vacanciers !

Le monde rural quant à lui est à la peine et tout particulièrement les viticulteurs installés dans le centre et l’est du département.

Les orages du 14 juillet et du 15 août n’ont pas arrosé nos vignes comme d’habitude : la sécheresse sévit après un hiver sans eau et un printemps caractérisé par quelques petites pluies qui n’ont rien amené comme réserves. Les vignes souffrent énormément et les prévisions de production à ce jour sont alarmantes. En Languedoc-Roussillon, 2,5 millions d’hectos de vins sont annoncés pour la prochaine vendange, soit une baisse de 20 % de la récolte et certainement plus s’il ne pleut pas sérieusement dans les huit prochains jours. Les feuilles tombent comme à l’automne, les raisins ne mûrissent pas et les vinifications vont être difficiles avec des vendanges hétéroclites. A contrario, chez nos voisins espagnols la récolte augmentera très probablement de 4 millions d’hectos car, grâce à une ancienne politique de barrages, les vignes y ont été arrosées !

Ainsi, dans le Midi, les viticulteurs vont devoir faire face à une concurrence très rude en plus de leurs faibles rendements. Les prix y seront certainement plus bas que l’an passé du fait d’une augmentation des exportations espagnoles aux prix imbattables : 45 euros l’hecto rendu. Nos vins nous étaient payés 20 euros de plus l’an passé à la même époque, vins qui n’ont d’ailleurs toujours pas été retirés de nos caves, le commerce et le négoce privé et coopératif ayant profité au maximum des prix cassés des espagnols.

Ainsi, nous allons prochainement nous retrouver avec des vins 2015 invendables aux prix auxquels ils avaient été achetés, une récolte faible et des stocks très importants que nous ne pourrons écouler qu’en baissant les prix au même niveau que les espagnols, notamment pour les vins sans indication géographique. Inévitablement, cette baisse de prix va rapidement se propager aux autres catégories de vins !

Après une année de redressement, la viticulture entre dans une nouvelle crise qui va se traduire par des cessations d’activités volontaires et obligatoires, des arrachages et un affaiblissement des installations aidées qui n’ont jamais été aussi faibles (seulement 31 pour le département en 2016). La filière viticole vient s’ajouter aux autres filières agricoles en crise. La France, premier pays agricole de l’Europe il y a encore 10 ans, est à présent troisième derrière l’Allemagne ; les Pays-Bas et l’Espagne devraient passer devant d’ici peu.

Beau travail de destruction systématique de ce qui était le fleuron de notre économie. « LABOURAGE ET PÂTURAGE SONT LES DEUX MAMELLES DE LA FRANCE » disait SULLY « LABOURAGE ET PÂTURAGE SONT LES DEUX GAMELLES DE LA FRANCE » pourrait dire Le Foll. Jean Philippe RIVES, porte-parole de la Coordination Rurale 11

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