Le 20 février dernier, Olivier Duchamp, président de la CR Occitanie et Jean-Philippe Rives, porte-parole de la CR11, ont rencontré les représentants du syndicat des vignerons de l’Aude à Pépieux.
Manifestation viticole
Le syndicat des vignerons de l’Aude organise une manifestation du peuple vigneron de l’Aude le 25 mars prochain, un mois avant l’échéance électorale. Cette manifestation, ouverte à toutes les tendances syndicales, tourne autour de 6 revendications : - le marché du vin ; - les importations de vins espagnols ; - la loi Evin ; - les charges d’exploitation ; - une revendication portée par les jeunes agriculteurs ; - une revendication portée par les retraités.
Les importations de vins espagnols
Les disparités fiscales et sociales sont très importantes entre les producteurs français et les producteurs espagnols. Dans ce contexte, les vins français ne peuvent pas être concurrentiels. Les viticulteurs français sont confrontés à des lourdeurs administratives et des délais très longs pour pouvoir mettre en place des ouvrages leur permettant d’irriguer, contraintes que ne connaissent pas les Espagnols. De même pour les produits phytosanitaires : leur réglementation est plus souple que la réglementation française. La remise en place des aides aux moûts concentrés dans le cadre de l’OCM pourrait être une solution car elle permettrait de retirer du marché de gros volumes de vins espagnols.
Chute des prix
Les représentants de la Coordination Rurale s’interrogent sur l’action menée récemment par le syndicat des vignerons qui a consisté à vider des camions de vins espagnols. Pourquoi ne pas aller directement au Val d’Orbieu, qui joue le jeu des importations, plutôt que de se rendre à la frontière espagnole ? Historiquement, le Val d’Orbieu importe 300 000 hl de vins espagnols, Castel a doublé ses importations au cours des dernières années pour atteindre plus 1,2 millions d’hl. Ces entreprises sont prêtes à tuer les producteurs pour continuer à commercialiser. Pour la CR, la grande distribution, qui ne recherche que le prix bas, est également responsable de la situation des producteurs. L’affaire des vins de la marque « Ormes de Cambras » est un scandale. Castel se fait financer des campagnes publicitaires pour promouvoir cette marque par les vins de Pays d’Oc et perçoit des aides européennes, alors que dans le même temps, il décline sa marque en « Cambras » qui est composée de vins espagnols. Ces marques presque similaires sèment la confusion dans l’esprit du consommateur et bien souvent, nous trouvons la marque espagnole rangée dans le rayon des vins locaux. La grande distribution se sert également de ces pratiques et décline ses vins sous deux marques presque similaires, l’une composée de vins français et l’autre de vins espagnols. La CR s’oppose à ce que des vins espagnols puissent utiliser des noms français. Le problème, selon le syndicat des vignerons, c’est qu’il n’y a aucune volonté politique pour stopper ce type d’abus.
Vins de Pays
La CR est favorable à la mise en place des vins de Pays « Terres du Midi » qui pourraient permettre aux viticulteurs de s’en sortir. Augmenter la production des vins de Pays d’Oc d’un million d’hectolitres a été une erreur : ces volumes sont encore dans les caves des viticulteurs et au final, cela ne sert que le négoce !
Le constat pour la filière viticole est simple : aucune démarche européenne n’aura conduit la viticulture à sortir de la dernière crise. A chaque fois que nous avons abandonné un marché, d’autres pays s'y sont positionnés.
