La GDS de la Manche a lancé une réflexion sur une éventuelle contractualisation entre le vétérinaire et l'éleveur. Peu de détails sont donnés sur les modalités de cette contractualisation, dont l’objectif est de lutter contre l’instauration de déserts médicaux. Pour le GDS, il s'agit de souligner qu’en situation de crise économique, les éleveurs font de moins en moins appel au service des vétérinaires, faisant ainsi émerger des risques pour la santé des cheptels.

La section Viande de la CR partage le constat alarmant d’un effritement du maillage vétérinaire et salue les efforts déployés par cette profession dans les campagnes. Toutefois, elle reste réservée vis-à-vis d’un système de contractualisation dont les essais dans les différentes filières ont jusque là été très peu concluants pour assurer une situation avantageuse pour les deux parties. S’il est vrai que la situation économique désastreuse des éleveurs conduit parfois à réduire les frais vétérinaires, il ne faudrait pas qu’un contrat les oblige à payer des prestations sans que leur situation économique se soit améliorée. Une véritable solution passe par une revalorisation du prix des produits agricoles et du revenu des éleveurs. Un éleveur rémunéré, c’est un éleveur qui a les moyens de faire vivre le tissu économique autour de son exploitation.

La CR conteste cependant la généralisation faite par le GDS qui insinue qu’en situation de crise, c’est systématiquement le suivi sanitaire du troupeau qui est supprimé en priorité par l'éleveur. Si ce dernier peut renoncer à déléguer certains actes (vêlages, administration de médicaments), il reste dans son intérêt, y compris économique, de ne pas délaisser la santé de son troupeau et de garder une relation étroite avec son vétérinaire. La section Viande se demande par ailleurs pourquoi le GDS se soucie du sort économique des vétérinaires alors qu’ils ont parfois contribué à diminuer leurs recettes par la vente de médicaments. De plus, les GDS disposent de fonds conséquents qui pourraient être mis à contribution pour l’installation des jeunes vétérinaires.

Enfin, pour la CR, les difficultés de recrutement des vétérinaires sont sociales avant d’être économiques. S’il est clair que la rémunération est un élément important dans l’installation de nouveaux vétérinaires, il y a des dynamiques de fond à prendre en compte : 20 % des étudiants vétérinaires souhaitent s’installer en zone rurale, contre 70 % il y a 40 ans. De plus, la préférence des vétérinaires va de plus en plus vers le soin des animaux domestiques plutôt que vers les animaux de rente. La priorité doit être de repenser les modes de sélection, de formation et d’orientation des étudiants. C'est à l'État de prendre ses responsabilités sur ce sujet. 

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