Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker, a annoncé le 8 juillet que l’accord de libre échange entre l’Union européenne et le Canada (Ceta) entrera en vigueur de façon provisoire le 21 septembre prochain. L’accord s’appliquera donc de manière « provisoire » sans attendre les votes des parlements nationaux.

Rappelons que le CETA sera particulièrement destructeur pour la filière bovine européenne, puisqu'il permettra d’ici 6 ans l’entrée de 70 000 tec à haute valeur ajoutée sur le marché européen.

Le gouvernement français n’est pas en reste puisqu’il a mis en place jeudi dernier une commission d’évaluation pour étudier les impacts du Ceta sur notre pays. On peut s’interroger sur la pertinence de cette nouvelle commission alors que des dizaines d’études démontrent déjà la dangerosité du Ceta, en particulier dans le domaine agricole.

De plus, cette commission doit rendre ses conclusions le 7 septembre. Avec un tel délai, comment envisager qu’une réelle concertation avec les différents secteurs impactés puisse avoir lieu ?

Accord UE/ Japon

La course au libre-échange poursuit son cours avec la conclusion jeudi 6 juillet d’un accord de principe entre l’UE et le Japon pour libéraliser les échanges agricoles entre les deux entités.

Certes, à lui tout seul, cet accord pourrait être bénéfique pour la filière viande européenne : les droits de douane pourraient passer de 28,5 % à 9 % en 15 ans pour 50 500 tonnes de viande. Mais il faut garder à l’esprit que cet accord s’inscrit dans une volonté générale de la Commission européenne de libéraliser les échanges à tour de bras, confrontant ainsi la production agricole européenne aux aléas mondiaux. Les négociations en cours avec le Mercosur et l’Océanie pourraient demain être catastrophiques pour les filières d’élevage.

Plus que jamais, la CR milite pour introduire le principe d’exception agriculturelle dans les négociations commerciales internationales, afin de protéger l’activité nourricière si fragile vis-à-vis des aléas climatiques et économiques.

Il n’est pas question pour la CR de renoncer aux exportations qui constituent des débouchés précieux pour les agriculteurs, mais l’exportation doit demeurer un outil de régulation pour gérer les surplus sur le marché intérieur, et non un principe directeur.

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