Dans la continuité de l’action menée lundi à Bordeaux (article ici), les CR de Nouvelle Aquitaine se sont mobilisées hier à Limoges, en s’invitant au Conseil d’Administration national de l’Agence de service et de paiement (ASP).

 

Une opération musclée !

Une quarantaine de personnes a investi le hall du bâtiment avant d’être stoppée par le directeur adjoint de l’ASP, qui ne semblait pas comprendre nos revendications. Après des échanges tendus et de plus en plus houleux, les agriculteurs ont forcé les portiques de sécurité.

C’est une première, la CR souhaitait confronter directement Monsieur Le Moing, président directeur général de l’ASP, aux agriculteurs en difficulté. Ce conseil d’administration rassemblait également des représentants de l’État, qui ont pu se rendre compte de la détresse des paysans avec des exemples concrets.

Les agriculteurs en colère les ont alerté sur le climat rural de plus en plus instable. Les règles mises en place par l’Europe ET la France sont de plus en plus difficiles à respecter, les banques ne font plus confiance aux calendriers de paiement successifs de l’État et n’accordent plus de facilités qui permettraient à certains de souffler un peu.

« Nous avons été de bons soldats, nous avons investi dans des mises aux normes, mais aujourd’hui nous sommes au bout » dit Dominique Pipet (CR86). Tout cela conduit à des drames, tel que celui du week-end dernier en Saône-et-Loire, où un agriculteur s’est fait abattre par les forces de l’ordre après avoir "pété les plombs" sous la pression des contrôles. Pour Frank Olivier (CR16), « ça va de plus en plus mal et vous vous défendez comme si ce n’était que de simples retards de paiement. Ça va mal finir ! »

 

 

« Non aux contrôles ! »

Une délégation de 7 personnes a ensuite été reçue par M. Magimel, secrétaire général au ministère de l’Agriculture, M. Duclaud, chef du service gouvernance et gestion de la PAC, et M. Projetti, directeur adjoint de l’ASP.

Ces derniers ont assuré avoir conscience de la situation actuelle et que les campagnes PAC 2015, 2016 et 2017 sont très compliquées. Bertrand Venteau (CR87) fait remarquer : « Aujourd’hui, il est essentiel que les gens puissent savoir : vous devez être capables de produire un échéancier. Ça fait plus de deux ans que ça dure et on ne sait pas où on en est ! »

Les revendications de la Coordination Rurale sont claires :

- aucun contrôle tant que les aides ne sont pas totalement soldées, au risque de mettre le feu aux campagnes, comme cela a déjà été fait sous le gouvernement Valls. - le versement du solde des aides bio 2015 et 2016 et des MAE, - une communication claire de l’ASP et de la région du calendrier de paiement des aides du 2ème pilier avec engagement de l’État sur les paiements versés et à venir pour chaque agriculteur. - la possibilité pour les agriculteurs d’évaluer et consulter l’état des versements sur le site Telepac.

Si nos revendications ne sont pas suivies d’effets, notre prochaine visite laissera des traces. Il est inacceptable que l’exaspération des paysans ne soit pas comprise par l’administration ministérielle et l’ASP.

Revue de presse :

France 3 Limousin : lien vers l'article ici

Le Populaire du Centre : lien vers l'article ici

L'Echo du Centre : lien vers l'article ici

Bfm business : lien vers l'article ici

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