Gilles-Eric Seralini – en manque de notoriété – revient avec une nouvelle expérience peu scientifique : déguster des produits phytopharmaceutiques dilués dans l'eau pour juger de leur potentiel impact sur le goût du vin. Évidemment, les résultats sont unanimes : les « pesticides » ça donne mauvais goût et il faut absolument se tourner vers les vins bio.

Que penser de tout ce folklore ?

Premièrement, Monsieur Seralini et ses amis ont goûté des produits phytopharmaceutiques (PPP) chimiques mais n'ont pas fait de tests avec des composés cuivrés et du soufre largement utilisés en agriculture biologique. Un manquement regrettable dans la mesure où ces produits représentent près de 20 % de la consommation française de produits phytopharmaceutiques qualifiés de « pesticides ». En somme, on ne juge uniquement que les produits que l'on souhaite critiquer. 

Deuxièmement, la rigueur scientifique de l'étude est absente puisque aucune information sur les conditions de cette expérience n'est disponible.

Troisièmement, un facteur majeur n'a pas été pris en compte : le travail du viticulteur. Le goût du vin s'élabore lors de la vinification. Que la production provienne d'une agriculture conventionnelle ou biologique, la vinification reste primordiale dans la construction du goût. Tout un chacun peut en faire sa propre expérience ; il existe autant de vins « conventionnels » que de vins bio ayant un goût ou des arômes ne satisfaisant pas les papilles du dégustateur.

La Coordination Rurale salue et respecte le travail des agriculteurs en agriculture biologique. Leur technique agronomique et leur volonté de réduire l'utilisation de la chimie est louable et à encourager. En revanche, il est inacceptable que de telles pseudo- études à charge  soient publiées pour calomnier le travail des vignerons et la qualité de leurs vins.

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